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Once In A Blue Moon...
6 janvier 2010

Billet d'humeur

 César, lui, n'avait pas ce problème…

 

 Pour le commun des mortels, aller au cinéma pourrait paraître ludique, voire relever du loisir, se résumant à acheter un ticket et s'installer devant un écran afin d'apprécier un film supposé divertissant. Mais que nenni!

Aller voir un film un jour de rush est un sport qui réclame d'être fin stratège.

On peut d'ailleurs recenser plusieurs catégories d'athlètes.

On repérera tout d'abord le cinéphile consciencieux qui, lui, arrivera toujours à l'avance. Le premier dans la salle, il cherchera le "spot parfait", de préférence au milieu de la rangée. A bonne distance de l'écran. Ni trop prêt, ni trop loin.

Et on trouvera ensuite tous les autres. Ceux qui doivent alors se contenter de ce qu'il leur reste. Les places sur les côtés ou pire encore, le premier rang!

 

Petit à petit, lorsque la salle se remplit, le spectateur averti - et confortablement installé - regarde les gens se concerter et gamberger comme s'il s'agissait d'établir la plus grande stratégie de leur vie. Se glisser au dixième rang entre la blonde ébouriffée et le brun à lunettes? Ou bien faire déplacer trois personnes pour resserrer les deux places restantes au douzième? Tout est une question de tactique. Et qu'y a-t-il de plus drôle pour le spectateur modèle que d'observer les retardataires qui scrutent le paysage à la recherche d'une petite place bien située négligée par les bien pensants arrivés dans les temps?

Vous remarquerez d'ailleurs que plus ils sont à la bourre et plus ils chipotent sur l'emplacement. Tandis que les plus résignés s'assiéront au premier rang sous le sourire narquois mais silencieux des personnes prévoyantes.

 

Mais arriver à l'avance ne suffit pas à s'assurer une bonne séance car une place laissée libre à coté de soi peut engendrer des catastrophes en cascade.

Un spectateur seul, les bras chargés de pop corn, dérangeant toute la rangée pour venir se glisser à vos côtés, peut vous gâcher les dialogues ou la bande son du film par des craquements répétés de maïs soufflés ou encore vous donner faim (ou la nausée, tout dépend du contexte) par ces simples émanations de sucreries. Sans compter que vous aurez toujours quelqu'un qui aura oublier d'éteindre son téléphone en entrant et trouvera peut-être même le temps de décrocher pendant la projection afin de prévenir son interlocuteur qu'il est au cinéma et qu'il ne peut pas lui répondre. Vous notez l'ironie de la situation?

A cela s'ajoute la sauterelle-à-grandes-pattes qui va assurément se placer juste derrière vous et, incapable de trouver une position adéquate de par sa grande taille, tapera dans le dossier de votre fauteuil de manière régulière pour vous faire sursauter aux moments les moins propices. Mais y-a-t-il, après tout, de bons moments pour sursauter?

Cette situation peut évidemment s'adapter à des enfants. Assis sur leur rehausseur, les jambes allongées comme des échasses, glissant lentement de leur trône, ils remontent à la surface comme des nageurs à bout de souffle en un appel du pied contre le dossier. Qui oserait dire qu'il ne l'a pas vécu?

Une chose est sûre, trônant sur l'arène, César, lui, n'avait pas ce problème!

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